exemplede matrice d'analyse des parties prenantes xls. ONE SPARK WILL START A FIRE poĂšme pour maman dĂ©cĂ©dĂ©e. Posted by June 4, 2022 domaine de la bergerie le castellet on poĂšme pour maman dĂ©cĂ©dĂ©e Citationrester SĂ©lection de 293 citations sur le sujet rester - Trouvez une citation, une phrase, un dicton ou un proverbe rester issus de livres, discours ou entretiens. Page 4 sur un total de 15 pages. 1 2 4 5 Citations rester- 293 citations & Proverbes sur rester. Certains films dans lesquels j’ai jouĂ© vont rester, mais je ne reste plus. J’aimerais ne pas mourir !. . Le Premier ministre a prĂ©sidĂ© l’hommage Ă  la secrĂ©taire administrative, Ă©gorgĂ©e au commissariat de Rambouillet, vendredi 23 avril. Une cĂ©rĂ©monie dĂ©nuĂ©e de toute grandeur. Comme dans les meilleurs films de mafia, c’est l’un des commanditaires du meurtre qui est le premier Ă  rĂ©citer l’éloge funĂšbre. Non que Jean Castex ait portĂ© lui-mĂȘme le couteau qui a servi Ă  Ă©gorger StĂ©phanie MonfermĂ©, un aprĂšs-midi du 23 avril, mais c’est toute une politique qui peut ĂȘtre dĂ©signĂ©e comme responsable de ce genre d’attaque, en plein cƓur d’un commissariat ! Une politique d’angĂ©lisme, qui se concrĂ©tise par un certain laxisme judiciaire, mais qui se retrouve Ă©galement dans le discours de nos dirigeants. Plus encore lorsqu’il s’agit de rendre hommage Ă  une victime d’acte islamiste. Le cadre Ă©tait choisi avec soin par les cabinets du gouvernement, sur la place Thome-PatenĂŽtre, face Ă  la Lanterne, un lieu culturel de la commune francilienne. La famille de StĂ©phanie est rĂ©unie discrĂštement, les officiels font face au Premier ministre, comme le prĂ©sident du SĂ©nat GĂ©rard Larcher et six ministres, dont GĂ©rald Darmanin, Eric Dupond-Moretti, MarlĂšne Schiappa ou encore Gabriel Attal. La dĂ©putĂ©e de Rambouillet, Aurore BergĂ©, la prĂ©sidente de rĂ©gion, ValĂ©rie PĂ©cresse et le maire, VĂ©ronique Matillon Ă©taient Ă©galement dans l’assistance. Durant cet hommage Ă©mouvant », Jean Castex a fait part de son chagrin », illustrĂ© par le deuil de toute une profession. Une policiĂšre, trĂšs Ă©mue, a rĂ©citĂ© le poĂšme de Simone Veil Il restera de toi ». Vient ensuite le collĂšgue de bureau de StĂ©phanie qui a tĂ©moignĂ© de son rire communicatif » et de ses habitudes alimentaires normandes », comme son camembert Ă©talĂ© sur ses carottes ». Des mots que l’on pourrait entendre lors d’un discours d’adieu, dans le cercle privĂ© d’une Ă©glise, face Ă  ses parents ou grands-parents
 et encore. Le Premier ministre a ensuite prononcĂ© un discours, qui malgrĂ© le poids de l’évĂ©nement, ne restera pas inscrit dans l’histoire. Nous sommes loin du discours profond d’Emmanuel Macron aprĂšs le sacrifice d’Arnaud Beltrame. Le 23e attentat en France depuis 2012 Pas question de pointer du doigt l’ennemi qui a menĂ© sa 23e attaque sur notre sol, pour le Premier ministre qui s’est refusĂ© de prononcer le nom de l’assassin de StĂ©phanie, le traitant de lĂąche ». AprĂšs le couple Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider tuĂ©s Ă  leur domicile Ă  Magnanville en 2016 et Ă  l’automne dernier Samuel Paty Ă  Conflans-Sainte-Honorine, Jean Castex a voulu rendre hommage Ă  tous ceux qui ont succombĂ© sous les coups de la barbarie ». Selon Jean Castex, c’est la certaine façon de vivre la France » qui a Ă©tĂ© visĂ©e Ă  travers StĂ©phanie. Une vie paisible, laborieuse, serviable, une vie droite et simple », a-t-il rappelĂ© soulignant que le terrorisme islamiste ne peut tolĂ©rer cette libertĂ© si française de croire au Ciel ou de ne pas croire ». Le chef du gouvernement a fini en citant Voltaire le fanatisme est un monstre ». Et l’islamisme, donc ? StĂ©phanie MonfermĂ© a Ă©tĂ© dĂ©corĂ©e de la LĂ©gion d’honneur Ă  titre posthume, vendredi, au lendemain de ses obsĂšques cĂ©lĂ©brĂ©es dans l’intimitĂ©, mais en prĂ©sence du prĂ©sident de la RĂ©publique, Emmanuel Macron. Jean Castex s’est fĂ©licitĂ© du travail des policiers, ayant permis de dĂ©jouer d’autres attentats et a annoncĂ© le renforcement des outils de prĂ©vention, notamment numĂ©riques et des moyens renouvelĂ©s pour lutter contre les attentats. L’objectif Ă©tant de protĂ©ger encore et toujours nos concitoyens ». Avec, encore et toujours, l’efficacitĂ© que l’on sait. Etienne Lafage Article paru dans PrĂ©sent datĂ© du 3 mai 2021 Jets privĂ©s pollueurs Faut-il rĂ©guler un secteur en pleine forme ?dimanche 28 aoĂ»t 2022Au cƓur de l'Ă©tĂ©, la question des jets privĂ©s s'est invitĂ©e dans les dĂ©bats. Des deux cĂŽtĂ©s de l’Atlantique, des internautes se sont mis Ă  surveiller les allers-retours des jets 
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 À l’annonce d’un dĂ©cĂšs, il est parfois difficile de mettre des mots sur la peine et le chagrin ressentis en prĂ©sentant ses condolĂ©ances aux proches du dĂ©funt. Lorsqu’on ne sait pas quoi dire, il est possible d’utiliser les mots d’un ou d’une autre. Chanson, texte, poĂšme de deuil
 Depuis de nombreuses annĂ©es, les artistes Ă©crivent sur la mort et le deuil. Reste Ă  chacun de trouver les mots qu’il souhaite partager avec la famille en deuil. Voici quinze exemple de poĂšme de deuil. Des poĂšmes de deuil qui s’adresse au dĂ©funt Il restera de toi, Simone Veil Il restera de toi ce que tu as donnĂ©. Au lieu de le garder dans des coffres rouillĂ©s. Il restera de toi de ton jardin secret, Une fleur oubliĂ©e qui ne s’est pas fanĂ©e, Ce que tu as donnĂ©, en d’autres fleurira. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Il restera de toi ce que tu as offert Entre les bras ouverts un matin au soleil. Il restera de toi ce que tu as perdu Que tu as attendu plus loin que les rĂ©veils, Ce que tu as souffert, en d’autres revivra. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Il restera de toi une larme tombĂ©e, Un sourire germĂ© sur les yeux de ton coeur. Il restera de toi ce que tu as semĂ© Que tu as partagĂ© aux mendiants du bonheur. Ce que tu as semĂ©, en d’autres germera. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Un poĂšme de deuil de Ludiane de BrocĂ©liande Je t’aime et t’aimerai Ce regard triste et froid Que j’avais remarquĂ© Il ne me trompait pas Tu ne m’avais rien dit Mais j’avais devinĂ© Que la vie te quittait Et que tu savais Il est des mots parfois Si durs Ă  prononcer Que seul le silence En transporte l’essence Dans les Ăąmes Ă©corchĂ©es Je me souviens encore De ton dernier sourire De tes doigts dans les miens De tes mains diaphanes De tes lĂšvres entrouvertes Qui n’ont pu prononcer Une derniĂšre fois Ces trois mots de l’amour Qui nous rĂ©unissaient Je ne t’ai pas confiĂ© Que la vie ici-bas Sans toi ne serait plus Je n’ai pas oubliĂ© Tout l’amour dans tes yeux Lorsqu’ils m’ont dit adieu Demain dĂšs l’aube, Victor Hugo Demain, dĂšs l’aube, Ă  l’heure oĂč blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. J’irai par la forĂȘt, j’irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai, les yeux fixĂ©s sur mes pensĂ©es, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbĂ©, les mains croisĂ©es, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et, quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyĂšre en fleur. Un poĂšme de deuil de Marina TsvetaĂŻeva Je te remercie, mon amie, Pour ta respiration lĂ©gĂšre, La tendresse des mains qui somnolent Et le chuchotement des lĂšvres Somnolentes, pour ces tempes creuses, Pour l’arc de tes sourcils, et Pour cette absence d’angoisse, En toi, devant mon sang sauvage. Pour la paume de ma main posĂ©e Sur ma poitrine comme un mĂ©daillon, Pour ce feu qui s’est mis Ă  couler Lentement, dans mes veines tendues. Pour ce regard redevenu clair, TournĂ© vers ton visage, et Pour ce que toi, mon ange, tu es Toi, Et que tu es auprĂšs de moi. Lire aussi 5 idĂ©es pour un hommage en photos Ă  votre dĂ©funt PoĂšme deuil des mots qui donnent espoir J’irai toucher ton Ăąme, Ludiane de BrocĂ©liande Quand je ne serai plus Que l’ombre de moi-mĂȘme Lorsque la nuit prendra La teinte de mes jours Quand mon corps sera froid Comme le lit de l’eau Lorsqu’enfin de lĂ -bas Viendra la dĂ©livrance Je rirai aux Ă©clats De mes dĂ©sespĂ©rances Chemin de vie, Madeleine CohĂ©rier Si ton cƓur est triste Donne-lui la semence De nouveaux espoirs. Cherche au plus profond de toi Et tu dĂ©couvriras des merveilles, Une partie que tu avais oubliĂ©e. Prends le temps de regarder ta vie. Va dans le jardin de ton Ăąme Et tu trouveras la plĂ©nitude. Si tu ne peux pas rĂ©aliser tes dĂ©sirs, Il te reste l’espoir qu’un jour Tu aies d’autres joies. Si la pluie inonde ton visage Et cache tes larmes Dis-toi que le soleil les sĂ©chera. Souris Ă  la vie, Car si aujourd’hui rien ne va, Il reste demain. Avance sur le chemin de vie Car au bout tu verras, Inscrit dans le ciel En lettres de feu, Le mot ESPOIR. Mon testament spirituel, SƓur Emmanuelle Je suis moi, vous ĂȘtes-vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donnĂ©. Parlez de moi comme vous l’avez toujours fait. N’employez pas un nom diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel et triste. Continuez Ă  rire de e qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă  moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcĂ© comme il l’a toujours Ă©tĂ©, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre. La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifiĂ©. Elle est ce qu’elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n’est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de votre pensĂ©e simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je vous attends. Je ne suis pas loin, juste de l’autre cĂŽtĂ© du chemin. Vous voyez, tout est bien. Le dernier message, Ali Chibani Lorsque j’arriverai, au bas de cette page, Et que le dernier mot indiquera la fin, Peut-ĂȘtre direz-vous, que cela est dommage Qu’on ne puisse te voir, le lendemain matin. Lorsque vous y lirez, ce tout petit message, Peut-ĂȘtre en aurez-vous, un soupçon de chagrin, Peut-ĂȘtre, mĂȘme alors, me ferez-vous l’hommage, Ici, de quelques vers dĂ©posĂ©s en quatrains. Et si, je les perçois, au-delĂ  des nuages, Et que je vois alors, se tendre quelques mains, Oublierai-je mon temps, oublierai-je mon Ăąge, Pour que vous m’entendiez, lĂ -haut, avec entrain
 Amis, ne pleurez pas, la Terre est un passage, OĂč vouloir y rester, apparait comme vain, Nous y avons vĂ©cu et connu le partage, Ne gĂąchez pas l’instant, trinquez avec du vin. À lire Elle organise des FĂȘtes du souvenir pour rendre hommage Ă  nos dĂ©funts ! PoĂšme deuil ces textes qui Ă©voquent la tristesse Tristesse, Alfred de Musset J’ai perdu ma force et ma vie, Et mes amis et ma gaĂźtĂ© ; J’ai perdu jusqu’à la fiertĂ© Qui faisait croire Ă  mon gĂ©nie. Quand j’ai connu la VĂ©ritĂ©, J’ai cru que c’était une amie ; Quand je l’ai comprise et sentie, J’en Ă©tais dĂ©jĂ  dĂ©goĂ»tĂ©. Et pourtant elle est Ă©ternelle, Et ceux qui se sont passĂ©s d’elle Ici-bas ont tout ignorĂ©. Dieu parle, il faut qu’on lui rĂ©ponde. Le seul bien qui me reste au monde Est d’avoir quelquefois pleurĂ© Un poĂšme de deuil de Caroline Ramuz Il est des chagrins muets, Des regrets indicibles Qui viennent tranquillement Grossir le flot de nos souvenirs, Comme des ombres Qui donneraient Plus d’éclats Ă  nos joies. Le voile noir, Anny Duperey Le chagrin cadenassĂ© ne s’assĂšche pas de lui-mĂȘme, il grandit, s’envenime, il se nourrit de silence, En silence il empoisonne sans qu’on le sache. Faites pleurer les enfants qui veulent ignorer qu’ils souffrent, C’est le plus charitable service Ă  leur rendre. Lire aussi CrĂ©ez un mandala floral pour rendre hommage Ă  votre dĂ©funt PublicitĂ©PoĂšme deuil le rĂ©cit d’une vie La vie et la mort, Jean Claude Lemesle La vie est comme une flamme qui scintille Alors tantĂŽt elle brille Puis hĂ©las soudain elle s’éteint Cela s’appelle le destin Elle est faite par palier Qu’il faut essayer d’escalader Est-ce l’essentiel De prendre cet escalier qui monte au ciel Mais hĂ©las chaque jour qui passe Est un grand combat et quoi qu’on fasse Tout a une fin HĂ©las mĂȘme pour les humains Alors pourquoi penser Ă  demain Les chercheurs essayent en vain De trouver une solution pour rallonger la vie Le corps humain s’use vite et c’est ainsi Alors dans ce monde de douleurs Aux tristes couleurs Un bĂ©bĂ© naĂźt il est beau plein de fraĂźcheur Et un petit vieux ridĂ© dans son coin meurt En partant dans ce monde de l’irrĂ©el Ou lĂ -haut tout est immortel Alors quand l’heure du grand dĂ©part aura sonnĂ© Ce petit vieux prendra cet escalier sans se retourner À lire Une cĂ©rĂ©monie personnalisĂ©e pour dire au revoir Ă  ceux qu&8217;on aime Des textes cĂ©lĂšbres qui racontent la mort CƓur de cristal, FrĂ©dĂ©ric Lenoir La mort est comme la naissance. Lorsque l’enfant se trouve dans le ventre de sa mĂšre, l’univers se rĂ©sume Ă  ce qu’il voit, sent, entend, perçoit. Il n’y a donc, pour lui, aucun autre monde imaginable que la chaleur du ventre maternel. Et lorsque vient le moment du Grand Passage, celui de sa naissance, l’enfant est terrorisĂ© il va vers l’inconnu. Quelques instants aprĂšs ĂȘtre sorti du ventre de sa mĂšre, il se retrouve blotti contre elle ; L’amour maternel le rassure, l’apaise, et il ne tarde pas Ă  dĂ©couvrir et Ă  aimer ce monde nouveau. Il en va de mĂȘme Ă  notre mort, lorsque l’esprit quitte notre corps. Une lumiĂšre nous apaise et nous conduit progressivement non pas vers une nouvelle vie, car nous ne sommes jamais morts, mais vers un nouvel Ă©tat de vie. La nuit n’est jamais complĂšte, Paul Éluard La nuit n’est jamais complĂšte. Il y a toujours, puisque je le dis, Puisque je l’affirme, Au bout du chagrin Une fenĂȘtre ouverte, une fenĂȘtre Ă©clairĂ©e Il y a toujours un rĂȘve qui veille, DĂ©sir Ă  combler, Faim Ă  satisfaire, Un cƓur gĂ©nĂ©reux, Une main tendue, une main ouverte, Des yeux attentifs, Une vie, la vie Ă  se partager. La nuit n’est jamais complĂšte. L’adieu, Guillaume Apollinaire J’ai cueilli ce brin de bruyĂšre. L’automne est morte, souviens-t’en. Nous ne nous verrons plus sur terre Odeur du temps, brin de bruyĂšre, Et souviens-toi que je t’attends. Sur le mĂȘme sujet 20 exemples de condolĂ©ances touchantes pour une personne en deuil CondolĂ©ances pour un proche catholique, 15 exemples de messages 20 messages de condolĂ©ances pour accompagner des fleurs CondolĂ©ances 7 idĂ©es pour soutenir la famille du dĂ©funt Ă  distance Quelques modĂšles de jolis cartes de condolĂ©ance La mort n'est rien. Je suis seulement passĂ©e dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, tu es toi. Ce que nous Ă©tions l'un pour l'autre, nous le sommes toujours. Donnes moi le nom que tu m'as toujours donnĂ©, Parles moi comme tu l'as toujours fait, n'emploies pas un ton diffĂ©rent ne prends pas un air solennel ou triste. Continue Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Prie, souris, penses Ă  moi, prie pour moi. Que mon nom soit prononcĂ© Ă  la maison comme il l'a toujours Ă©tĂ©, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. La vie signifie ce qu'elle a toujours signifiĂ©. Elle est ce qui a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais hors de ta pensĂ©e parce que je suis hors de ta vie? Je t'attends. Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. Tu vois, tout es bien... AprĂšs avoir, en tant qu’artiste invitĂ©, fait entrer l’indicible au PanthĂ©on, le cinĂ©aste David Teboul nous donne en partage, Ă  travers un livre minutieusement pensĂ©, le tĂ©moignage recueilli au plus prĂšs de celle que Jean d’Ormesson dĂ©crivait comme une grande dame d’autrefois dont la dignitĂ© et l’allure imposaient le respect ». Dans cet ouvrage qui lui ressemble, elle raconte l’enfance niçoise, l’arrestation, la dĂ©portation, le difficile retour des camps, l’indiffĂ©rence, le dĂ©sir de vivre, les combats politiques et l’immarcescible empreinte du camp. Times of IsraĂ«l Le livre est le fruit d’une rencontre et d’une amitiĂ© improbables, d’une histoire d’amour pudique et d’une promesse
 Recevez gratuitement notre Ă©dition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite ! David Teboul Improbables, en effet, en tout cas au dĂ©part, mais je n’aime pas beaucoup l’expression amour pudique » c’est une histoire d’amitiĂ© sincĂšre, intime et lĂ©gĂšre. LĂ©gĂšre car Ă©trangement, mĂȘme si nous parlions beaucoup de la dĂ©portation, avec Simone, ce n’était jamais pesant. Simone marquait de la distance face aux choses elle avait vĂ©cu et vu tant d’atrocitĂ©s qu’elle avait une forme de retenue. Avec Simone, ce n’était jamais pesant » Serez-vous alors d’accord avec l’expression livre-voix » dont on est tentĂ© de gratifier le livre, tant il invite Ă  une expĂ©rience synesthĂ©sique inattendue sollicitant Ă©galement l’ouĂŻe du lecteur ? David Teboul. Autorisation ComplĂštement. Je suis vidĂ©aste et j’ai voulu donner Ă  entendre Simone Veil. Entendre quelque chose d’intime qui ne passe pas par le filtre de l’écriture. C’est une parole sans artifices. Pour son entrĂ©e au PanthĂ©on, j’ai proposĂ© que l’installation soit sonore. Je ne voulais pas que son visage apparaisse Ă  l’intĂ©rieur du monument. Je voulais que sa voix soit entendue. Qu’elle le soit aussi Ă  l’extĂ©rieur, dans tout le quartier et au-delĂ , dans les rues pĂ©riphĂ©riques. Elle m’avait dit J’espĂšre que vous ferez quelque chose de tous ces moments que nous avons passĂ©s ensemble ». Le livre est la promesse que je lui avais faite. Il est, lui aussi, conçu pour ĂȘtre entendu. Ce n’est ni un livre de commentateur ni un essai sur Simone Veil. C’est un livre Ă  la premiĂšre personne dont je suis le dĂ©clencheur, celui qui a enregistrĂ© la voix, tentĂ© de la faire partager et maintenant, de la faire lire. L’écriture instaure une distance. Ce rĂ©cit l’abolit. La tradition juive rappelle le nom d’un disparu pour honorer sa mĂ©moire. Le livre est dĂ©diĂ© Ă  Albert Bulka, le plus jeune des enfants d’Izieu.
 Simone Veil n’a jamais acceptĂ© la façon dont les nazis ont, jusqu’à la fin, dĂ©portĂ© des enfants tout en sachant pertinemment que pour eux, la guerre Ă©tait perdue. Le statut des enfants dans les camps l’a toujours particuliĂšrement choquĂ©e. Elle m’en parlait souvent. Le convoi 71 avait Ă  son bord cinq cents personnes, dont Simone Jacob, sa mĂšre Yvonne, sa sƓur Madeleine et trente-quatre des enfants raflĂ©s Ă  la Maison d’Izieu. Albert Bulka avait quatre ans. Il a Ă©tĂ© assassinĂ© dĂšs son arrivĂ©e Ă  Auschwitz. Le processus d’extermination a produit tant d’indiffĂ©renciation qu’il m’a paru important de l’incarner dans ce livre Ă  travers le nom de cet enfant. À quoi pouvait-on penser quand on avait dix-sept ans, et que l’on se rĂ©veillait dans le camp Ă  l’aube ? » Pourquoi avoir dotĂ© le titre de votre livre du doux et rimbaldien aube » ? Rimbaud parle en effet des camps de l’ombre » ndlr Aube, 23e poĂšme des Illuminations mais ce n’est pas ma rĂ©fĂ©rence. Elle est ailleurs, dans une question que je n’ai jamais posĂ©e Ă  Simone Veil. J’en ai pris conscience alors qu’elle Ă©tait moins prĂ©sente et qu’il Ă©tait trop tard. À quoi pouvait-on penser quand on avait dix-sept ans et que l’on se rĂ©veillait dans le camp Ă  l’aube ? C’est dur, la nuit, dans le camp. C’est l’angoisse de la mort, les cauchemars, les rĂȘves. Et le matin ? En tant qu’artiste invitĂ© au PanthĂ©on, l’idĂ©e m’est immĂ©diatement venue de proposer que toute la cĂ©rĂ©monie repose sur l’aube, sans que je puisse vraiment savoir pourquoi. Simone Veil, l’aube Ă  Birkenau »,par David Teboul, aux Ă©ditions Les arĂšnes, 288 pages, 20 € Peut-ĂȘtre parce que l’aube est aussi une promesse, pour reprendre les mots de Romain Gary que j’aime beaucoup. Pour tenter de transmettre l’indicible, j’ai refusĂ© les images dont nous sommes submergĂ©s. J’ai voulu que cette mĂ©moire, tous ces corps d’hommes, de femmes et d’enfants, entrent au PanthĂ©on et que le son de l’aube Ă  Birkenau pĂ©nĂštre les murs de ce monument de la RĂ©publique. J’en ai fait la minute de silence. Birkenau, juin 2018, cinq heures du matin une aube que le chant des oiseaux rend encore plus angoissante. Quand le prĂ©sident Macron est entrĂ©, accompagnĂ© des membres du gouvernement, de la famille et des enfants, les portes du PanthĂ©on se sont refermĂ©es et Ă  l’intĂ©rieur, chacun a pu Ă©couter la nuit Ă  Birkenau. Les portes se sont ensuite ouvertes et ce son est allĂ© jusqu’au Jardin du Luxembourg. Simone Veil Ă©tait prĂ©sente dans tout le quartier grĂące aux micros qui diffusaient sa voix. Le son a introduit le sentiment de sĂ©rĂ©nitĂ© que je voulais insuffler Ă  cet hommage. pages de l’ouvrage, confiĂ©es Ă  un graphiste rĂ©putĂ© Bruno Monguzzi, ont Ă©tĂ© pensĂ©es, apprend-t-on, ligne Ă  ligne ». Pourquoi une attention si scrupuleuse a-t-elle Ă©tĂ© accordĂ©e Ă  la forme ? Je voulais un bel objet, pas un beau livre. On ne lit jamais les beaux livres, on les ouvre une fois et on les range dans la bibliothĂšque. Je voulais qu’on puisse le lire facilement. Simone Veil n’était pas une intellectuelle, elle parlait trĂšs simplement. Il fallait un livre lĂ©ger, qui ne soit pas dans le sacrĂ©. Un bel objet, pas un beau livre. On ne lit jamais les beaux livres » Elle n’était pas dans la sacralisation des choses. Il Ă©tait primordial pour moi de travailler avec un graphiste capable de comprendre le lien entre le son, la voix et les photographies prĂ©sentes dans le livre, afin de donner une forme Ă  cet ensemble. Il ne fallait surtout pas ĂȘtre dans le fĂ©tichisme du livre. Je n’aime pas quand on est chichiteux » avec la Shoah, fĂ»t-ce pour de bonnes raisons. Le livre devait ressembler Ă  Simone Veil qui Ă©tait belle Ă  l’intĂ©rieur et Ă  l’extĂ©rieur. Il devait aussi ressembler Ă  la promesse que je lui avais faite et Ă  l’intimitĂ© de notre lien qui est certainement l’un des plus beaux que j’aie eu la chance de vivre. Des photos d’époques diffĂ©rentes illustrent ce livre dont l’une, prise par vous-mĂȘme pendant vos rencontres, capte le regard de Simone Veil. Dans Simone Veil et les siens Grasset 2018, la journaliste Annick Cojean dĂ©crit des yeux exigeants et lucides, qui avaient vu tant de choses, et dans lesquels passaient parfois des nuages et des ombres qu’elle chassait »  Simone avait un regard trĂšs puissant. La premiĂšre fois que je l’ai vue, c’était en 1979, Ă  la tĂ©lĂ©vision, lors de la diffusion des Dossiers de l’Écran » Ă©mission de tĂ©lĂ©vision française créée par feu Armand Jammot, dont le thĂšme Ă©tait, ce mardi 6 mars 1979 Vie et mort dans les camps nazis ». Le regard de Simone Veil photographiĂ© par David Teboul. Autorisation Simone Veil, qui participait au dĂ©bat, entra ce soir-lĂ  dans votre PanthĂ©on personnel. PrĂ©lude de votre future rencontre, cette Ă©mission ne fut-elle pas Ă©galement Ă  l’origine de votre vocation d’artiste vidĂ©aste et cinĂ©aste ? C’est un moment magnifique oĂč il y a ce zoom progressif sur son visage. Quelque chose se produit, en plus de l’émotion suscitĂ©e par la diffusion d’une sĂ©rie dont les quatre Ă©pisodes m’avaient fait pleurer ndlr, Holocauste. C’est un choc cinĂ©matographique, Ă©motionnel et Ă©rotique. Simone Veil est belle, singuliĂšre et elle parle avec une grande libertĂ© de sa dĂ©portation. L’enfant que je suis alors saisit quelque chose. Par la suite, Simone Veil ne m’a plus jamais quittĂ©. Cette Ă©mission n’a-t-elle pas eu aussi pour consĂ©quence d’interpeller votre judĂ©itĂ© ? Dans ces annĂ©es-lĂ , personne autour de moi n’exprimait sa judĂ©itĂ©. À Kippour, on invoquait une maladie pour justifier mon absence. D’ailleurs, Ă  l’école, il Ă©tait impensable pour moi de dire que j’étais juif. Et quand, ce soir-lĂ , je vois cette femme sublime, de surcroĂźt ministre, parler Ă  la tĂ©lĂ©vision de sa dĂ©portation en tant que juive, je bascule
 Il vous a fallu attendre la fin des annĂ©es 1990 pour, jeune cinĂ©aste, lui proposer de lui consacrer un film et obtenir finalement son accord grĂące Ă  un argument inattendu. Quelle chutspa s’est-elle donc emparĂ©e du jeune artiste subjuguĂ© ? Simone me touchait profondĂ©ment. Je l’ai toujours aimĂ©e, avant mĂȘme de la connaĂźtre mais elle ne m’impressionnait pas. Il est plus facile de nouer des liens quand on n’est pas impressionnĂ©. Elle m’avait plusieurs fois fait transmettre son refus par son secrĂ©tariat. Le jour oĂč elle prend elle-mĂȘme le tĂ©lĂ©phone, elle me parle trĂšs sĂšchement. Cela a d’ailleurs Ă©tĂ© la seule fois oĂč elle a Ă©tĂ© sĂšche avec moi. Pourtant, Ă  ce moment-lĂ , je suis convaincu que je vais rĂ©ussir. Votre chignon, madame » Elle me donne rendez-vous le lendemain Ă  son bureau. Elle arrive trĂšs en retard et se confond en excuses, ce qui me plaĂźt bien ! On parle de plein de choses et, fidĂšle Ă  son sens de la formule, elle me demande soudain qu’est-ce-qui vous intĂ©resse chez moi ? ». Votre chignon, madame ». DĂšs lors, je redeviens certainement l’enfant qui l’avait regardĂ©e aux Dossiers de l’Ecran » et elle redevient la jeune dĂ©portĂ©e Simone Jacob. Elle me parle de maman, de papa, de ses quinze ans. TrĂšs vite, malgrĂ© notre diffĂ©rence d’ñge et son statut, nous entamons une relation trĂšs jeune. J’ai toujours eu le sentiment que c’était la rescapĂ©e qui s’exprimait, mĂȘme quand elle me parlait de l’aprĂšs-guerre ou que je l’interrogeais sur son combat pour l’amĂ©lioration des droits des femmes. Je crois que c’est ce lien Ă  la jeunesse qui nous a unis pendant toute la durĂ©e de nos conversations. Ce chignon a fait l’objet d’une sĂ©quence devenue culte, dans l’émission de Christophe Dechavanne ndlr Toutes folles de lui », 1986 dans laquelle Simone Veil dĂ©noue ses cheveux. L’animateur nous a confiĂ© que le mari de Simone Veil, Antoine, n’avait pas du tout apprĂ©ciĂ© l’apparition tĂ©lĂ©visuelle de son Ă©pouse en cheveux »  Moi, je l’ai filmĂ©e chez son coiffeur et Antoine n’était pas trĂšs content ! Il Ă©tait plus conventionnel que Simone
 La raison pour laquelle votre rĂ©ponse a Ă©branlĂ© Simone Veil s’explique par le fait qu’aucune femme de son convoi n’avait Ă©tĂ© complĂštement rasĂ©e
 On n’a jamais su pourquoi ces femmes n’avaient pas Ă©tĂ© totalement rasĂ©es. S’il y a eu des survivants, c’est sans doute parce que le typhus a ralenti le zĂšle de l’administration nazie Ă  l’arrivĂ©e du convoi. C’est une chance comme il y en a eu, parfois, au camp. C’est un accident. Les survivants sont des accidents. Peut-ĂȘtre ont-ils Ă©tĂ© plus solides que d’autres, mais ils sont des accidents. De quelle façon meniez-vous les interviews ? S’agissait-il de conversations Ă  bĂątons rompus ? Oui et il nous arrivait aussi de nous contenter de dĂ©jeuner, comme les deux amis que nous Ă©tions devenus. D’autres fois, je reposais des questions laissĂ©es en suspens. Pratiquait-elle une forme de censure ? Non, jamais. Simone Veil demandait-elle Ă  relire vos retranscriptions, comme le font souvent les politiques ? Non, mais elle avait vu mon film ndlr Simone Veil, une histoire française » 2004. Elle me connaissait bien et m’accordait sa confiance. La mĂšre de Simone Veil, Yvonne Jacob Ă  La Ciotat avant la dĂ©portation. Autorisation Elle vous raconte son enfance Ă  Nice, l’arrestation, la dĂ©portation, le difficile retour des camps, les engagements politiques
 Le fil rouge qui relie ces deux parties de sa vie n’est-il pas incarnĂ© par sa mĂšre ? C’est fondamental. C’est dans le souvenir de sa mĂšre que Simone Veil a puisĂ© le courage qui n’a cessĂ© de l’animer par la suite. Elle me parlait souvent de la force que sa mĂšre lui avait donnĂ©e. C’était un amour passionnel que l’épreuve de la dĂ©portation a renforcĂ© et doublĂ© d’une immense admiration. Au camp, la beautĂ© prĂ©servĂ©e de Simone Veil, dont la chevelure avait Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©e par le rasoir erratique des kapos, aurait pu susciter de dangereuses jalousies. Or sa beautĂ© l’a aidĂ©e, voire sauvĂ©e. Etait-elle, Ă  ce moment de sa jeune vie, une incarnation de l’aube Ă  Birkenau ? Comme elle le dit, Ă  son arrivĂ©e au camp, Simone avait gardĂ© l’apparence de sa vie niçoise encore proche. La plupart des femmes Ă©taient au camp depuis trĂšs longtemps. Les chefs de block, quand elles Ă©taient juives, venaient de l’Est et avaient dĂ©jĂ  perdu toute leur famille. Elles Ă©taient redoutables. Alors oui, dans ce non-lieu hors du monde qu’était le camp, je pense que la jeunesse et la beautĂ© ont rĂ©veillĂ©, chez certaines, le peu d’humanitĂ© qui leur restait. C’est cette perte d’humanitĂ© que Ginette Kolinka, camarade de dĂ©portation, dĂ©cĂšle dans les propos brutaux des kapos que Simone Veil vous rapporte, Ă  l’identique Bah, ceux qui Ă©taient avec vous
, regardez la cheminĂ©e, ils sont dĂ©jĂ  partis, ils ont Ă©tĂ© gazĂ©s, brĂ»lĂ©s. Cette fumĂ©e, voilĂ  ce qu’il reste d’eux. » Selon elle, le message de ces gardiennes dĂ©portĂ©es Ă©tait dĂ©pourvu de cynisme Elles estimaient qu’il valait mieux ne pas se faire d’illusions ». Plus tard, Simone Veil vous dit DĂšs 1945, je suis devenue, je ne dirais pas cynique mais absolument sans illusions ». Elle reprend les deux mots. Est-ce ça, l’empreinte instinctive, ce quelque chose de sensoriel, d’ineffaçable » qui fait d’elle, selon les mots de Marceline Loridan-Ivens, une fille du camp » ? Oui et c’est la raison pour laquelle Simone Veil Ă©tait trĂšs peu sensible aux idĂ©ologies et aux positions extrĂȘmes dont elle se mĂ©fiait elle n’avait pas d’illusions sur les choses mais elle n’était pas cynique. Je vous parlais, au dĂ©but de notre entretien, de la distance qu’elle avait face aux choses. Dans le camp, elle avait Ă©tĂ© tĂ©moin de ce que les hommes avaient Ă©tĂ© capables de faire. Elle en Ă©tait restĂ©e marquĂ©e et toute sa vie, elle est restĂ©e une dĂ©portĂ©e. Ses rĂ©actions, Ă©pidermiques, Ă©taient liĂ©es Ă  ce qu’elle avait vĂ©cu. Elle l’exprime trĂšs bien dans le livre. Si la victoire Ă©clatante de Boris Johnson acte le Brexit, elle signe aussi la dĂ©faite de Jeremy Corbyn, leader politique le plus populaire parmi les Britanniques ayant, selon un rapport publiĂ© rĂ©cemment, des opinions antisĂ©mites suscitant dans la foulĂ©e les accusations de Jean-Luc MĂ©lanchon Ă  l’encontre du CRIF. Ce soubresaut europĂ©en n’apparaĂźt-il pas comme une ironie du sort, voire de l’Histoire, au regard de l’engagement de Simone Veil qui a tant ƓuvrĂ© pour la construction europĂ©enne ? Le contexte europĂ©en dans lequel Simone Veil intervenait quand elle Ă©tait en activitĂ© Ă©tait trĂšs diffĂ©rent. Je ne peux pas commenter une situation actuelle en son nom et il m’est difficile de faire des liens avec l’actualitĂ©. Je n’aime pas voir quelqu’un d’autre se livrer Ă  ce genre d’exercice. Je m’interdis de faire des comparaisons, mĂȘme si je perçois Ă©videmment certains Ă©chos. Et puis, Simone Veil Ă©tait imprĂ©visible sur les idĂ©ologies extrĂȘmes, son raisonnement Ă©tait facile Ă  deviner mais sur des sujets plus nuancĂ©s, elle Ă©tait trĂšs singuliĂšre et avait des points de vue parfois surprenants.
 Sans verser dans la prosopopĂ©e, s’agissant de la rĂ©conciliation franco-allemande dont elle fut l’une des promotrices, ne retrouvez-vous pas, dans la rĂ©cente visite d’Angela Merkel Ă  Auschwitz, l’écho de ce que Simone Veil vous disait au sujet de la mĂ©moire LĂ -dessus, les Allemands ont vraiment jouĂ© le jeu » ? C’est un sujet qui lui tenait Ă  cƓur. Bien sĂ»r, les Allemands ont jouĂ© le jeu. Ils ne pouvaient pas faire autrement pour retrouver une place parmi les nations et s’inscrire dans la construction de l’Europe. Mais c’est vrai ils ont fait un travail trĂšs important aux yeux de Simone Veil en matiĂšre d’enseignement dans les Ă©coles. Pour tenir une autre promesse, vous donnez la parole Ă  un camarade de dĂ©portation, Paul Shaffer, que Simone Jacob avait rencontrĂ© Ă  Bobrek. Elle lui dit, dans le livre Lorsque les jeunes disent qu’ils imaginent, ils n’imaginent’ rien du tout. Cela reste inimaginable », Paul rĂ©pond À mon sens, il est heureux qu’ils ne puissent pas l’imaginer, parce que les individus qui seraient capables de se reprĂ©senter une telle rĂ©alitĂ© seraient des individus dangereux ». Ne trouve-t-il pas lĂ  une façon Ă  la fois simple et puissante d’évoquer l’indicible ? C’est une phrase extraordinaire. Ce qui s’est passĂ© dans les camps est tellement barbare et obscĂšne
. Simone disait souvent Les gens ne comprennent pas parce qu’ils veulent faire des comparaisons »  Simone Veil et Paul Schaffer, tous deux rescapĂ©s du petit camps de Bobrek oĂčils se sont rencontrĂ©s en 1944. Autorisation Simone Veil, une femme française, Ă©lĂ©gante, digne, indĂ©pendante, libre, parfois rigide et, de façon irrĂ©ductible, une femme juive, comme en tĂ©moigne la phrase ultime du livre Le Kaddish sera lu sur ma tombe »  Une femme profondĂ©ment juive. Et française. C’est par ce texte de Simone Veil, retranscrit dans le livre, que j’ai souhaitĂ© faire commencer la cĂ©rĂ©monie du PanthĂ©on. Je l’avais enregistrĂ©e. C’était important. Le Kaddish sera lu sur ma tombe Quel Ă©tait le rapport de Simone Veil Ă  IsraĂ«l ? Elle le dit trĂšs clairement c’est par rapport au camp. Les apatrides, des jeunes femmes d’origine polonaise, tchĂšque ou slovaque disaient Si on s’en sort, on ira en Palestine ». Chaque fois qu’elle Ă©tait en IsraĂ«l oĂč elle avait beaucoup d’amis, ce souvenir et cette Ă©motion remontaient. Je trouve qu’elle en parle trĂšs bien dans le livre, notamment lorsqu’elle raconte comment ces gens qui avaient tout perdu, y compris leur nationalitĂ©, sont partis au moment de la guerre de 1948 et ont trouvĂ© en IsraĂ«l ce qu’ils cherchaient. Simone Veil me parlait souvent de ce que ce rĂȘve avait reprĂ©sentĂ© pour les survivants. La force de son lien Ă  IsraĂ«l tenait aussi Ă  cette histoire-lĂ . Votre actualitĂ© est aussi cinĂ©matographique et liĂ©e Ă  Freud
 Il s’agit de Sigmund Freud, un juif sans Dieu ». À partir de sa correspondance, mon film dresse un portrait des Freud et dĂ©crit la relation particuliĂšre que Freud avait avec sa fille, ainsi que sa relation Ă  son propre pĂšre et Ă  la figure de MoĂŻse. Il sera diffusĂ© sur Arte. Et je suis trĂšs heureux d’aller le prĂ©senter Ă  JĂ©rusalem, Ă  l’occasion du Jerusalem Jewish film Festival ! Et le film sur la SibĂ©rie ? C’est Mon amour », qui va prochainement sortir en salles. C’est un film sur l’amour et le dĂ©sespoir, au bord du fleuve Amour, mĂȘme si en russe, Amour est un nom propre qui n’a rien Ă  voir avec l’amour. Au risque de vous entraĂźner dans un rĂ©sumĂ© forcĂ©ment rĂ©ducteur, la tentation est grande de vous demander ce que vous retenez de Simone Veil
 Simone Veil Ă©tait une femme d’un courage et d’une force exceptionnels. Je retiens aussi l’attention qu’elle accordait aux questions humaines, sa rĂ©serve sur les populismes et les idĂ©ologies. Pour elle, la mĂ©moire Ă©tait une question trĂšs importante, ainsi que la reconnaissance des Justes. Elle avait Ă  cƓur de rendre hommage Ă  celles et ceux qui avaient pris des risques. Simone Veil Ă©tait trĂšs sensible Ă  cette rĂ©sistance qui a sauvĂ© des hommes, des femmes et des enfants juifs. David Teboul, Simone Veil, l’aube Ă  Birkenau, Les arĂšnes, 288 pages, 20 €

poĂšme il restera de toi simone veil